COVID-19 au Niger : Un plan de riposte de 1.400 milliards de fcfa mis en œuvre

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Issoufou Mahamadou, président de la République du Niger.

Pour faire face aux impacts socio-économiques de la pandémie du COVID-19, le Gouvernement du Niger a adopté et mis en œuvre un plan national de riposte d’un montant estimé à 1.400 milliards de francs cfa. Selon nos informations, ce plan s’articule autour de cinq composantes que sont la gestion sanitaire de la pandémie, l’appui à la résilience du système éducatif, le soutien aux personnes vulnérables, l’atténuation de l’impact économique et financier et le renforcement de la résilience des producteurs du secteur agro-pastoral.

Selon Mamadou Diop, ministre nigérien des Finances, les répercussions négatives de la pandémie ont entrainé un ralentissement voire un arrêt des activités économiques, un gel des investissements publics et privés ainsi qu’une baisse de l’emploi, des salaires, des revenus et de la consommation des ménages dans un environnement économique marqué par la baisse des cours du pétrole, la fermeture des frontières ainsi que les mesures de soutien aux entreprises et opérateurs économiques prises par le gouvernement.

« Les pertes de recettes sont évaluées à 199 milliards soit 2,5% du PIB en 2020. En l’absence de tout appui budgétaire ou gel des dépenses, le déficit budgétaire pour l’année 2020 se dégraderait d’un niveau initialement projeté de 2,7% du PIB à 5% du PIB. Les pertes d’emplois suite à la crise liée à la COVID-19 sont évaluées à près de 35.000 postes sur un effectif potentiel de plus de 800.000 emplois-salariés prévus pour l’année 2020 », a indiqué le ministre Diop devant le parlement début juin 2020.

Lire aussi : Inondations au Niger : Un Plan de réponse de 372 milliards de fcfa adopté (officiel)

D’après le dernier numéro de « La Tendance », le web magazine dédié à l’actualité financière du marché des titres publics, en dehors des mesures fiscales prises par le Gouvernement, il est en cours d’exécution au Niger, un mécanisme de financement doté de 150 milliards de francs cfa sous forme de ligne de crédit au profit des PME et des grandes entreprises affectées par la pandémie de la COVID-19. Ledit mécanisme prévoit la mise en place de 2 guichets : un guichet pour les Petites et Moyennes Entreprises (PME) doté d’un montant 50 milliards de francs cfa et un guichet pour les Grandes entreprises doté d’un montant 100 milliards de francs cfa.

Fin mars 2020, le Gouvernement a organisé une table ronde des partenaires techniques et financiers du Niger pour le financement du plan global de réponse à la pandémie du COVID-19. A l’issue de cette table ronde, les promesses de financement s’élèvent à plus de 127,6 milliards de francs cfa dont 12 milliards garantis par le Système des Nations Unies. Les principaux partenaires ayant annoncé leurs contributions sont : le SNU (y compris la Banque Mondiale), la BOAD, l’AFD, l’UE, la Coopération Allemande, Enabel, FMI et la BID.

Mais aujourd’hui, il est difficile de dire que le Niger est doté d’un mécanisme indépendant de suivi de la mise en œuvre du plan de riposte COVID et/ou de la gestion des fonds mobilisés dans le cadre de la lutte contre la pandémie quand on sait que le pays est gangréné par la corruption et le clientélisme. L’Indice de perception de la corruption publié en janvier 2019 par Transparency international, indique  une progression de la corruption au Niger. Le plan de riposte contre la pandémie du COVID-19 profitera-t-il donc aux ayant droits ?